La délégation d’AGIR de la Haute-Garonne a décidé de mettre en place, depuis 2024, des interventions à l’École Régionale de la Deuxième Chance.

Cette école originale dont le siège est à Bagatelle, permet à des jeunes de 16 à 25 ans, sans diplôme et sans emploi, de bénéficier d’un accompagnement pour construire un projet personnel en vue de trouver un emploi. Alternance de formations et de stages professionnels s’échelonnent sur 9 mois. 

L’École de la 2ème chance divise ses stagiaires en groupes mixte de 16 jeunes adultes. Nous intervenons une fois par an, pour chacun des groupes. La direction de cette école nous a demandé de traiter en priorité le sujet de « l’égalité entre hommes et femmes ».

Deux de nos adhérents, Sylvie TROPINI et Henri de SERRES-JUSTINIAC (Médecin), traitent de ce sujet sous trois angles, dans un seul et même atelier, d’une durée de 2h30.

1. Le consentement sexuel : En 2024, les services de police et de gendarmerie en France ont enregistré plus de 140 000 victimes de violences sexuelles. Ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité, car seulement 2 % des victimes de violences sexuelles portent plainte. Ces données soulignent la nécessité absolue de renforcer les mesures de prévention en mettant en place de l’aide à l’éducation des jeunes à cette notion. Les différents âges légaux (15 ans, 18 ans) sont des notions peu connues par les stagiaires, ce qui les exposent, potentiellement, à des sanctions pénales graves.

2. I.S.T : Au cours de la sensibilisation des jeunes aux infections sexuellement transmissibles( I.S.T) nous nous sommes rendu compte que leurs connaissances sont totalement erronées. En particulier vis à vis du SIDA. La notion de stade de la maladie est totalement inconnu : ils confondent la sero-positivité et maladie déclarée. La notion de contagiosité est flou : il ne savent pas que l’on peut être immédiatement contagieux dès la premier rapport sexuel infestant bien avant que le test se positive. Cette ignorance les expose à des contaminations mutuelles regrettables. Enfin, ils sont persuadés que le SIDA se guéri facilement, ce qui les démotivent pour s’en protéger.

3. La contraception : Après un rappel anatomique de l’anatomie et la physiologie de la femme, nous les informons sur les différents moyens contraceptif à leur disposition. Nous insistons sur l’utilisation du préservatif, de préférence à la pilule, car il est le seul moyen de se protéger à la fois d’une grossesse non désiré et des IST. Hélas il nous semble qu’il y a encore des réticences à ce sujet.

Au cours de ces ateliers, nous proposons une vingtaine de QCM sur chacun des 3 sujets. La correction se fait immédiatement par projection des bonnes réponses sur écran. Nous examinons ensemble leurs réponses, ce qui nous permets de préciser certains points obscurs et de répondre aux nombreuses questions qu’ils ne manquent pas de nous poser.

 

Les stagiaires, issus de milieux géographique, sociaux, culturel, religieux sont parfois surpris par la laïcité et la neutralité religieuse en France. L’égalité homme-femme n’est pas toujours évidente. Les garçons sont mal à l’aise devant cette nouvelle façon de traiter les relations homme-femme. En revanche, les filles sont très satisfaites de notre enseignement où elles sentent souffler un vent de liberté.

Ces sujets sont importants pour le développement personnel, la sécurité mais surtout pour l’insertion sociale et culturelle de ces jeunes à qui cette école offre une deuxième chance de réussir dans la vie.

Sylvie TROPINI

et Henri de SERRES-JUSTINIAC